Quels sont les désagréments que peut causer l’assainissement par les plantes ?

Phytoépuration, inconvénients ou idées reçues ? Ce type d’assainissement séduit de plus en plus de particuliers en quête d’une alternative écoresponsable et durable aux systèmes classiques. Utilisant les plantes pour traiter les eaux usées, cette méthode naturelle présente de nombreux atouts en matière d’environnement, d’intégration paysagère et de fonctionnement autonome.
Malgré ses bénéfices évidents, cet assainissement écologique peut présenter quelques contraintes. Certaines souvent évoquées par les internautes ou constatées par les professionnels du secteur méritent d’être regardées de plus près.
Dans cet article, nous analysons objectivement les défis réels associés à ce système d’épuration par les plantes, tout en démystifiant certaines idées reçues qui pourraient dissuader à tort les personnes intéressées. Une exploration complète pour distinguer clairement entre préjugés infondés et véritables points d’attention.
- Une contrainte d’espace à prévoir pour votre assainissement par les plantes
- Le dénivelé du terrain est un aléa à anticiper pour votre système d’assainissement naturel
- Un entretien indispensable pour éviter les désagréments de votre système de traitement végétalisé
- Un investissement initial pour une épuration naturelle qui peut freiner certains foyers
- Ce système d’assainissement écologique est-il réellement limité en période hivernale ?
- Phytoépuration inconvénients : qu’en est-il des odeurs ?
- Les bassins d’assainissement par les plantes ont-ils le désavantage d’attirer les moustiques ?
1- Une contrainte d’espace à prévoir pour votre assainissement par les plantes
L’un des principaux inconvénients de la phytoépuration réside dans l’espace nécessaire à son installation. Contrairement aux dispositifs d’assainissement traditionnels, tels que les microstations ou filtres compacts, une phytostation requiert une superficie plus importante. Cela s’explique par l’exigence d’aménager des bassins de filtration, qui permettent le traitement naturel des eaux usées.
Chez InphytO, la structure de phytoépuration est constituée de deux filtres :
- Un premier à écoulement vertical garni de granulats et planté de macrophytes, plantes aquatiques robustes qui oxygènent le substrat et stimulent l’activité bactérienne épuratrice.
- Un second à écoulement horizontal, où des plantes comme les iris jaunes et menthes aquatiques achèvent la dégradation des matières dissoutes restantes.
Cette exigence concernant la superficie peut poser problème pour les terrains de petite taille ou dans les zones où l’espace est limité. Il est donc essentiel de bien évaluer la surface disponible avant de choisir ce type de système. Cependant, malgré cette contrainte, la phytoépuration offre des avantages significatifs en matière d’intégration paysagère et de respect de l’environnement.
👉 Pour connaître l’envergure nécessaire selon vos pièces d’habitation, n’hésitez pas à consulter le tableau de dimensionnement ci-dessous.
2- Le dénivelé du terrain est un aléa à anticiper pour votre système d’assainissement naturel
Un autre inconvénient à prendre en compte dans un projet de phytoépuration est le relief du terrain. Le fonctionnement optimal du système repose idéalement sur un écoulement gravitaire, permettant aux eaux usées de circuler naturellement entre les différents filtres et la zone d’infiltration.
Ainsi, un léger dénivelé est généralement recommandé entre la sortie de la maison, le filtre vertical, le filtre horizontal et la sortie finale. Si cette configuration n’est pas possible, il est tout à fait envisageable d’installer un poste de relevage. Discret et efficace, ce dispositif permet de compenser l’absence de pente tout en maintenant le bon déroulement du système.
Cette solution alternative implique quelques considérations supplémentaires :
- Un coût de pose additionnel ;
- Une consommation électrique modeste (environ 10 secondes 2 à 3 fois par jours) ;
- Un entretien périodique pour garantir son bon fonctionnement.
Bien intégré, le poste de relevage ne remet pas en cause les avantages écologiques de la phytoépuration, bien qu’il ajoute une légère empreinte carbone au dispositif. Il permet même à des terrains plats ou atypiques d’en bénéficier. Une étude de zone préalable est donc essentielle pour adapter la conception du système à la topographie du site, et choisir la solution la plus appropriée, avec ou sans assistance technique.
3- Un entretien indispensable pour éviter les désagréments de votre système de traitement végétalisé
Bien que ce système d’assainissement repose sur un procédé naturel, il nécessite un suivi régulier, mais bien plus accessible que celui des dispositifs traditionnels. Cette maintenance, parfois citée parmi les contraintes de la phytoépuration, reste nettement moins exigeante que pour d’autres solutions. Contrairement aux fosses et microstations, qui impliquent des vidanges fréquentes, et aux filtres compacts, dont le média filtrant doit être remplacé tous les 10 à 15 ans, un système de traitement végétalisé reste simple et économique à long terme.
L’entretien courant consiste principalement à :
- couper les macrophytes une fois par an (souvent à l’automne) ;
- retirer les feuilles mortes ou débris qui pourraient gêner l’écoulement ;
- vérifier visuellement les regards et la bonne circulation de l’eau ;
- s’assurer que les filtres ne sont ni bouchés ni saturés.
En termes de temps, cet entretien ne représente généralement qu’environ une heure par an pour une installation standard, ce qui demeure très raisonnable comparé aux interventions nécessaires pour d’autres dispositifs.
Un nouveau point à connaître concerne les absences prolongées durant l’été. Si vous partez en vacances entre les mois de juin et septembre, il est recommandé, de fermer la vanne située entre le premier et le second filtre environ 3 jours avant votre départ. Cette simple manipulation permet d’éviter le dessèchement du premier filtre en cas de forte chaleur et d’absence prolongée de charge hydraulique.
Pas de boues à évacuer régulièrement, et aucun matériau filtrant à renouveler, ce qui réduit les contraintes logistiques et les coûts imprévus.
4- Un investissement initial pour une épuration naturelle qui peut freiner certains foyers
L’un des freins les plus courants à l’adoption d’un système d’assainissement par les plantes reste le coût d’installation. Ce facteur représente sans doute le principal inconvénient de la phytoépuration pour de nombreux foyers. Bien que naturelle, cette solution nécessite une étude de sol ainsi qu’une mise en œuvre encadrée par un professionnel agréé.
En termes de budget, une phytoépuration pour une habitation de 3 Équivalents-Habitants (3EH) peut débuter à environ 11 000€. Il est important de noter que ce montant n’inclut pas les éventuels équipements complémentaires ni les prix des réseaux en amont ou de l’exutoire, qui peuvent significativement augmenter l’enveloppe globale.
Le coût total dépend de plusieurs éléments comme :
- le dimensionnement de la phytoépuration ;
- la configuration du terrain ;
- la nécessité ou non d’un poste de relevage ou d’une chasse à auget ;
- mais aussi de la disponibilité et du tarif des matériaux à proximité du chantier.
Ces derniers peuvent représenter une part non négligeable du budget, notamment pour les granulats.
Cependant, ce coût initial est à mettre en perspective avec les économies réalisées sur le long terme. Contrairement à une microstation ou à un filtre compact, une phytostation :
- n’exige pas de contrat d’entretien annuel ;
- n’a pas de pièces mécaniques à surveiller ou remplacer ;
- n’impose aucune vidange périodique ;
- ne comporte pas de média filtrant à changer après quelques années.
Des aides financières existent également : certaines collectivités ou agences de l’eau peuvent accompagner les projets via des subventions ou des dispositifs comme l’écoprêt à taux zéro.
Si l’investissement de départ peut sembler plus élevé et constitue un véritable inconvénient de la phytoépuration pour les budgets serrés, la simplicité d’entretien, la longévité et l’autonomie du système en font une solution pérenne et rentable.
5- Ce système d’assainissement écologique est-il réellement limité en période hivernale ?
C’est une idée reçue fréquente ! La phytoépuration fonctionnerait mal en hiver, en raison du ralentissement de l’activité des plantes. Cette préoccupation figure souvent parmi les supposées limitations de la phytoépuration citées par les particuliers. Pourtant, le cœur du traitement n’est pas assuré par les plantes elles-mêmes, mais par les micro-organismes présents dans le substrat, qui restent actifs toute l’année, même à basse température.
Il est vrai qu’en phase hivernale, les macrophytes entrent en repos végétatif et leur rôle d’oxygénation diminue. Toutefois, cela n’a qu’un impact mineur sur les performances globales du système. Les filtres sont dimensionnés pour absorber les pics de charge et maintenir une épuration efficace, y compris en période de froid.
De plus, les dispositifs sont conçus pour que l’eau ne stagne pas en surface, ce qui évite tout risque de gel. Le substrat filtrant conserve une température stable en profondeur, ce qui protège les bactéries épuratrices. Ce fonctionnement « en profondeur » explique pourquoi, même dans les régions aux hivers rigoureux, les filtres plantés demeurent opérationnels toute l’année.
En résumé, si la végétation semble endormie, l’efficacité épuratoire reste bien présente, grâce à une conception adaptée et à la vie microbienne qui continue de faire son travail. Les performances hivernales ne constituent donc pas un véritable inconvénient de la phytoépuration, contrairement à ce que l’on pourrait croire.
6- Phytoépuration inconvénients : qu’en est-il des odeurs ?
La crainte des mauvaises odeurs revient régulièrement lorsque l’on parle de phytoépuration. Cette inquiétude figure parmi les plus fréquentes des particuliers envisageant cette solution. Or, un système bien conçu et correctement entretenu ne dégage aucune nuisance olfactive.
Contrairement aux fosses toutes eaux ou aux microstations, où les traitements se font en grande partie en milieu anaérobie (sans oxygène), la phytoépuration fonctionne essentiellement en milieu aérobie. L’oxygène présent dans le substrat et apporté par les racines des macrophytes favorise une décomposition naturelle, rapide et parfaitement inodore des matières organiques.
Si des émanations venaient à apparaître, c’est soit que le dispositif a été mal dimensionné, insuffisamment entretenu, ou qu’il est bouché. Dans le cas d’une installation conforme aux règles en vigueur et entretenue régulièrement, aucune nuisance olfactive ne se manifeste, que ce soit à proximité immédiate ou dans l’environnement proche du système.
👉 En résumé, contrairement à ce que certains craignent, les odeurs désagréables ne font pas partie des véritables inconvénients de la phytoépuration. Bien au contraire, elle s’intègre discrètement dans le paysage tout en restant plaisante à vivre au quotidien.
7- Les bassins d’assainissement par les plantes ont-ils le désavantage d’attirer les moustiques ?
C’est une inquiétude fréquente, surtout dans les régions chaudes : la phytoépuration attirerait les moustiques. Cette crainte est pourtant infondée, car les systèmes de filtres plantés sont conçus sans eau stagnante, condition indispensable à la reproduction de ces insectes.
Dans un dispositif de phytoépuration bien réalisé, l’eau circule en permanence, soit verticalement, soit horizontalement, à travers un substrat filtrant composé de graviers. Aucune mare, flaque ou surface libre d’eau stagnante n’est laissée exposée, ce qui empêche les moustiques de pondre leurs œufs.
Même si la phytoépuration présente certains inconvénients réels, comme l’espace nécessaire, la question du dénivelé et l’investissement initial plus conséquent, ces contraintes méritent d’être mises en perspective avec les nombreux bénéfices qu’offre cette solution écologique.
Contrairement aux idées reçues, un système d’assainissement par les plantes bien conçu ne génère ni odeurs désagréables ni prolifération de moustiques, et maintient son efficacité même en hiver. Son entretien, bien que nécessaire, reste minimal comparé aux solutions conventionnelles.
À long terme, les économies réalisées sur la maintenance, l’absence de vidanges ou de renouvellement de média filtrant, ainsi que l’autonomie énergétique du système, compensent largement l’investissement de départ. Les bénéfices environnementaux, tels que la préservation des ressources en eau, l’intégration paysagère harmonieuse et la contribution positive à la biodiversité locale, en font également un atout non négligeable.
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